Room : Quand les acteurs éclipsent le film

Le mercredi 9 mars est sorti Room de Lenny Abrahamson, adapté du célèbre bestseller de Emma Donoghue. Ce petit film indépendant a réussi le pari de se faufiler à la TIFF (Toronto International Film Festival) pour finalement remporter le prix du public, une première victoire qui l'a conduit à être nominé aux Oscars 2016 dans la catégorie meilleur film. 

Synopsis :

Jack 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer à rire et à comprendre le monde qui l'entoure. Un monde qui commence et s'arrête aux murs de leur chambre où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu. L'amour de Ma pour Jack la pousse à tout risquer pour offrir à son fils une chance de s'échapper et de découvrir l'extérieur, une aventure à laquelle il n'était pas préparé.  

Notre avis : 

Une comparaison nous est venue à l'esprit en regardant Room avec le célèbre la Vie est Belle de Roberto Benigni. Un parallèle entre les deux films au niveau de l'histoire seulement car Room, aussi bon soit-il n'atteint pas le génie de l'oeuvre de Benigni. En effet, on assiste au combat d'une mère qui fait tout pour cacher la vérité à son fils sur le caractère horrible de leur situation. On retrouve l'enfermement mais à l'exception de La vie est belle on suit le point de vue du jeune Jack. 

Ainsi si chez Benigni on comprend tout de suite ce dont il est question car on suit le point de vue du père, c'est l'inverse dans Room où l'on tarde à comprendre que Jack est né de viols répétés avec leur geôlier.   

L'intérêt réside également dans la difficulté de découvrir ou de redécourvir le monde extérieur et Lenny Abrahamson capte avec justesse le traumatisme de ses personnages et c'est par ces derniers que le film est porté. 

En effet Jacob Tremblay (Jack) livre une prestation bouleversante d'honnêteté, âgé de 9 ans seulement, les perspectives d'une carrière très prometteuse s'ouvrent à lui mais la star du film reste Brie Larson (Ma). Loin d'être à son avantage, elle illumine pourtant l'écran de son personnage de mère à la fois courageuse et brisée. Cette prestation lui a notamment valu l'Oscar  de la meilleure actrice dans un premier rôle. 

La complicité de Larson et Tremblay transcende l'écran et continue de nous faire fondre comme aux oscars derniers.